Pendant la première semaine de Février, Philippe Desnos, le directeur du centre de formation

du MSB, a accompagné les trois MVP du dernier "MSB Batum Basketball Camp" dans la tanière de Nicolas Batum, ravi d’inviter Laëtitia, Romain et Ryan à Charlotte pour découvrir l'univers NBA. Récit de ce séjour.

« Nous avons croisé Michael Jordan ce matin ! »

Comment vous conter succinctement cette semaine dans cettte ville de Caroline du Nord ?

Lundi soir, j'arrive à peu près à l'heure avec Laetitia, notre MVP féminin, de Guadeloupe, accueillie par Sarah à l'aéroport de Charlotte. Nous retrouvons très vite Romain et Ryan, nos MVP garçons, accompagnés du couple Hoard, Katia et Anton, qui les ont pris en charge à Paris dès la veille.

A peine à l'hôtel, arrivée surprise de Nico, fraîchement rentré de L.A où il n'a pas joué (orteil douloureux). Il nous amène déjeuner dans une brasserie appartenant à Boris DIAW. Nous y avons goûté le sandwich à son nom, aussi large que le bonhomme.

Mardi matin, ballade en Segway (gyropode électrique) et visite de Charlotte, son centre concentré autour de quelques tours géantes, et des petits quartiers aux maisons en bois. Celle de Carrie et Brody, couple célèbre dans la série Homeland, nous a été présentée, entre autre.

L'après-midi, départ sur le campus de Wake Forest, là où a été formé Tim Duncan, aux installations sportives hallucinantes, inimaginables pour nous. Puis match des locaux contre Clemson. Duel sympa dominé, en seconde période, par les visiteurs. L'occasion de voir Danny Manning, légende NBA s'il en est, et désormais coach de Wake Forest, dans ce modeste "gymnase" de 16000 places ;-) Nous y visitons la boutique et découvrons toute la vie entourant un match universitaire, un autre monde.

Mercredi matin,  les choses sérieuses débutent. Shooting des Hornets à 10 heures où nous avons été conviés et reçus magistralement par le GM de la franchise.
Première surprise, Nico, toujours en délicatesse avec son orteil, est bien sur le terrain. Il jouera ce soir, même s’il est loin d’être en possession de tous ses moyens.
La seconde surprise est que le proprio du club est là, contrairement à d'habitude, et dans sa tenue toute noire. Il nous gratifie de quelques tirs avant d'aller s'asseoir puis disparaître au milieu de la séance. Eh oui, nous avons croisé ce matin Michael Jordan !

Le coach, Steve Clifford, est sympa. Il vient à ma rencontre et me remercie pour Nicolas. Photo obligatoire. Puis c'est Pat Ewing, son assistant, qui passe dans mon dos. Nouvelle séance derrière l’objectif. Le pépère est impressionnant, pour sûr.

C'est Nico himself qui me dépose avec les trois jeunes MVP dans le centre-ville au volant de son très beau range Rover. Tout est évidemment naturel pour lui, mais réellement magique pour nous. On n'ose plus lui dire merci, on ne ferait que cela.

Après deux jours de sandwichs, burgers et boissons sucrées, enfin une salade. Eh oui, la diététique et les US, ça fait deux.Le retour jusqu’à l’hôtel se fera à pied sous une pluie diluvienne. Trempés, mais Laetitia, Romain et Ryan vont vite oublier cette douche à grosses gouttes. En effet, en rentrant à leur chambre, une divine surprise les attend. Sur leur lit, une dotation complète des Hornets, et même plus que cela, est déposée par Katia et Sarah, nos deux guides pour ce séjour, décidément incroyable. Un peu de repos, il est 14h00, et nous quitterons l'hôtel vers 18h00 pour "a new and really amazing moment" : Hornets / Cavaliers à 19h00.

Mon sentiment, là, est d'être dans un rêve qui ne se termine pas tant les choses s'enchaînent naturellement, alors que tout m'apparaît irrationnel, surnaturel. Les enfants ne sont pas trois, je vous assure, mais bien quatre !

Pour tous les quatre, un match NBA en live est une première, c'est dire dans quel état d'excitation nous sommes.

Dès notre entrée, nous ne savons plus où regarder. Les boutiques Hornets sont colorées et bien achalandées, mais on y rencontre aussi bien un vendeur de Whisky qu'un exposant en... tronçonneuses, sans oublier les innombrables stands de fast-food et boissons.
Puis c'est l'entrée vers les gradins. Des écrans géants impressionnants, une sono à couper le souffle, puis tout s'enchaîne, on est littéralement scotchés !
Les joueurs arrivent, l'hymne national est envoyé avant le coup d'envoi qui va opposer les Hornets au Cavaliers.

Concernant le match, et en l'absence de leur meneur vedette Kemba Walker, il se dit que cela va être compliqué pour l'équipe de Nicolas. Lui est du coup aligné, malgré un orteil douloureux.
Quatre matches consécutifs dans leur antre, le coach Clifford veut se donner une chance de gagner.
La première mi temps lui donne presque raison, les deux équipes sont au coude à coude, mais la dernière minute, très mal gérée par les locaux, donne 9 points d'avance aux visiteurs. Les pronostics se confirment. Un troisième quart de haute volée des " frelons", par le biais d'une bonne défense de Nico sur LeBron James et d'un Jeremy Lin inspiré en attaque, place la BATUM' team 7 points devant. Le dernier quart confirmera l'emprise défensive de Charlotte, Michael Kidd Gilchrist se chargeant d'alimenter la marque, et belle victoire des Hornets 107 à 98!

Nous rentrons tranquillement à pied. Il est impressionnant de voir comment les 16.000 personnes quittent l'arène comme si nous n'étions que 1500.
Nous discutons quelques minutes dans le hall de l'hôtel et Nicolas apparaît déjà, nous rejoignant avec sa compagne pour nous amener dîner avec lui. Incroyable, et pourtant c'est vrai. Il va passer sa soirée à discuter en bout de table avec nos trois jeunes, sans jamais forcer sa nature, en toute sincérité.Jeudi matin, visite du Time Warner Cable Arena, la très belle salle des Hornets.
Nous prenons quelques photos sur le parquet du terrain principal, profitant du fait que les joueurs ont "practice" à l'étage (!) dans la salle d'entraînement.
Nous tombons alors sur Jacques Monclar et la journaliste de Be In, Marie, présents pour réaliser une interview de Nico qui sera diffusée durant la Leaders Cup. 
Mike, car je ne connais que son prénom, directeur de la communication, nous fait alors visiter tous les locaux, du Medical à la salle de musculation, sans oublier le vestiaire des joueurs. Tout est démesuré et pensé dans les moindres détails, pour la beauté du site mais surtout pour que les joueurs s'y sentent le mieux possible.Puis Mike nous amène à la salle de l'étage, les joueurs en ayant terminé avec leur séance. Là encore, nous tombons sous le charme d'un parquet reluisant, d'une infrastructure hallucinante. Mike, toujours aussi dispo et gentil, autorise les jeunes, qui portent fièrement la tenue du MSB Batum Summer Camp, à taper le ballon. Laetitia, Rayan et Romain s'en donnent à cœur joie, vous imaginez bien.

Cerise sur le McDo, avant notre départ, pour répondre à une timide demande des jeunes, il nous amène Kemba Walker qui fera quelques photos avec tous.
Nous repartons, sans oublier de jeter un œil sur les impressionnantes voitures des joueurs dans l'immense parking souterrain. Il est déjà 15 heures, nous n'avons pas vu le temps passer et il faut aller manger. Thank you so much, Mike ;-)

En fait, Katia dévalise l'hôtel de chips, sandwiches et confiseries car nous sommes vraiment à la bourre. Sarah nous attend pour nous amener vers Davidson, où la visite du collège qui a vu passer un certain Stephen Curry est programmée.

Un étudiant nous fait faire le tour du campus, aussi propre et démesuré que le prix d'une année d'étude (60000 dollars !). Nous terminons par des installations sportives tout à fait incroyables, qu'elles soient extérieures (piste d'athlétisme, terrain de football américain ...) comme intérieures (piscine, tennis, volley et basket).
Nous pourrons assister aux entraînements des filles puis des garçons, et rencontrer le Head coach.
Retour à l'hôtel, nos jeunes sont très fatigués, la nuit s'annonce réparatrice.

Ce vendredi matin, c'est shopping, puis nous faisons un tour à notre retour à la boutique des Hornets, bien décidés à mettre les bouchées doubles ce soir pour passer sur l'écran géant de l'arena.
Or, divine surprise, une de plus me direz vous, Nicolas et son entourage ont modifié nos places, il se pourrait bien que nous soyons au second ou troisième rang pour voir Nico et son équipe opposés à Miami.

Le rêve continue, notre seul crainte est de nous réveiller...

Pour ce second match, Nico a dû malheureusement, malgré une première mi-temps de belle facture et un temps de jeu encore encore énorme au vu de l'enchaînement des rencontres, baisser pavillon face au Miami Heat, emmené par un Dwayne Wade étincelant et très impressionnant.
La soirée était associée à un hommage à Monsieur "Zo", honoré à la mi-temps. Alonzo Mourning, puisque c'est lui dont il s'agit, fut effectivement joueur pour les Hornets. Ils ne l'ont pas oublié, un tee-shirt à son nom est offert à tous les spectateurs, soit la bagatelle de 16.000 maillots floqués !

Encore très disponible dès la fin de son match, visiblement déçu d'échouer devant nous, Nico nous accorde gentiment une petite demi-heure avant de s'éclipser. Un back to back l'attend. Il lui faut rejouer samedi soir contre John Wall et ses équipiers.

Samedi matin, c'est à nouveau shopping, un outlet composé d'immenses magasins aux enseignes telles que Nike, Reebok, Addidas, mais aussi Lego et autres qui vont nous occuper un long moment.
Nous y croisons Keith Gatlin, l'ancien meneur de l'Elan Chalon avec qui j'échange quelques souvenirs du championnat de France. Il connaît évidemment Antwon Hoard. Nous déjeunerons finalement avec lui, son épouse et son fils, échange sympathique et amusant.
Nous repartons vers 15h30 direction l'hôtel puis filons à la salle où le père de Stephen Curry, Dell, accorde à nos trois MVP une sympathique interview. Les questions, préparées soigneusement par nos jeunes et Katia sont posées en anglais, s'il vous plaît. Il faut dire que nous disposons carrément de la salle de presse des Hornets !

Pour faire court, ce gentleman joua aussi dix saisons pour les Hornets, mais fut aussi second tour de draft au base-ball. Il est désormais consultant pour une TV américaine.

De fait, nous sommes autorisés à rester dans la salle et assistons au shooting d'avant match. Nico est assis deux rangs devant nous, avec le responsable video qui, ordinateur à l'appui, distille deux ou trois conseils à notre protégé.

L'équipe est tendue, battue hier soir ici même. Les jambes lourdes, toujours privée de Jefferson blessé, la première mi-temps est très compliquée. Ballottée, malmenée, l'équipe locale comptera jusqu'à vingt points de débours au compteur. Il faut un Nico de feu dans les deux dernières minutes, et deux tirs à trois points réussis, pour rentrer au vestiaire avec un score de 48-58. Un moindre mal.
Mais le plus beau pour nous va arriver. Un Nicolas de gala qui nous jette par-ci par-là des regards complices, la machine est en route et il va frôler, là, devant nous, le triple double : 24 points, 11 rebonds et 9 passes. Dans son sillage, Kemba Walker y va de ses cross et de ses tirs dans la zone intermédiaire. L'Asiatique Jeremy Lin, sur un tir à trois points à l'entrée de l'ultime minute, anéanti Washington. Ouf, Nicolas va retrouver le sourire :-))) Encore très utilisé ce soir, plus de quarante minutes, il attend avec impatience la semaine de vacances prévue dans huit petits jours.

Nico nous accompagne, une fois de plus, dans un pub où un orchestre nous abruti totalement. Il est heureux de partager cette soirée avec nous et sa compagne, encore de simples et sincères moments de convivialité à ses côtés.

Dimanche matin au calme. Je lis avec satisfaction les résultats de la journée de Pro A et espoirs et vais tenter d'aller trottiner dans les rues de Charlotte où il fait encore froid ce matin. Calme et froid, avant, peut être, le bruit et le chaud, car vous n'ignorez pas, spécialistes du sport US que vous êtes, que l'événement ce jour aux USA est le Super Bowl. Or, qui sera opposé aux Broncos de Denver ? Les Panthers de Carolina, à savoir Charlotte !
Nicolas et son staff ont organisé la soirée. Nous suivrons cet événement a l'hôtel avec lui et, en cas de victoire, sans doute pourrions-nous encore découvrir ce qu'est l'effervescence autour du sport aux États Unis.

Dimanche matin Nicolas, dans la pure tradition américaine, nous a conviés à un brunch dominical dans "l'original Pancake house" où la démesure était à nouveau présente. Spécialités : omelettes et pancakes de toutes sortes. Je vous incite à commander une portion "médium" au risque de passer votre semaine à surveiller votre balance.
Alimentés en permanence d'énormes pichets de limonade et jus d'orange, nous sommes rassasiés en sortant.

Nicolas parti se reposer, nous faisons un peu de shopping puis rdv est donné à l'hôtel par Nicolas pour assister au Super Bowl tous ensemble, ayant réservé une partie du hall de notre Hyatt Hotel.
L'ambiance est à son comble, l'américain braille, l'américaine tape sérieusement dans les aiguës, il n'y aura guère que lors de l'hymne national interprété par Lady Gaga et à mi-temps que nous pourrons tenir une conversation. Vraiment, nous avons le sentiment de partager un immense moment de sport avec eux. Ce n'était pas prévu à la base lors de ce séjour, mais c'est un pur régal.

Quelques bières et limonades plus tard, car la blague s'étend sur à peu près quatre heures, les clients de l'hôtel remontent penauds. Les Carolina Panthers, pourtant favoris de cette finale, sont sèchement battus par les expérimentés Broncos de Denver.

Demain matin, nous sommes attendus dans une high school du sud de Charlotte. Nos trois MVP pourront enfin y parler leur langue natale. Les rôles seront en effet inversés, étant reçus dans une école où l'on enseigne très largement le français.

Nous rentrerons à l'hôtel ensuite, pour y préparer nos bagages avant d'aller encourager Nicolas une quatrième et dernière fois contre les mythiques Chicago Bulls, privés de Butler blessé au genou et, dommage pour nous, de Joakim Noah, durement touché lui aussi. Bon, Derek Rose sera là, encore une icône du basket que nous verrons de nos yeux, sans omettre un grand ami de tout le basket Français, ce très cher Pau Gasol. Du spectacle en perspective pour notre ultime soirée.

Eh oui, il faudra, pour Laetitia comme pour moi nous lever à quatre heures du matin pour rallier Point à Pitre, via Miami et San Juan de Porto-Rico. Quant à Rayan et Romain, ils partiront mardi en fin d'après-midi sur Paris, après une halte sur Munich.

Le rêve américain se termine, il faut se réveiller, dommage.

Nicolas, Katia et Sarah, il n'existe sans doute pas de mot pour vous exprimer ce que nous ressentons. Nous sommes submergés par l'émotion en pensant que nous allons quitter cette Caroline du Nord et Nicolas dont l'énorme générosité n'aura eu d'égal que sa simplicité dans sa relation auprès des jeunes et moi même.

Reste comme ça Nico, ne change rien, tu es déjà un joueur immense. Mon sentiment, a l'heure de mon proche départ, c'est que tu es aussi devenu un Monsieur.
Nous avons été très touchés de ton accueil et de tout ce qui a été mis en place, minute après minute, pour nous.Thank you so much, Nicolas BATUM, we will never forget this nice stay.