Portrait. À seulement 23 ans, Mathieu Lemercier, le coach des Cadets du SCM Champions de France et vainqueurs de la Coupe de France, vient d'être élu entraîneur de l'année.
« Mes parents faisaient du basket. Quand nous avons déménagé à Guécélard, j'ai commencé à jouer là-bas », se souvient le jeune technicien manceau. Depuis ses tendres années jusqu'à aujourd'hui, Mathieu en a parcouru du chemin, gravit des échelons. D'abord en quittant ses copains du coin pour s'en aller jouer au Mans, puis en devenant entraîneur.
Philippe Desnos, le père spirituel
L'arrivé de Mathieu au Mans et au Scm sonne comme une évidence, « mes grands-parents travaillaient aux comptoirs modernes, ils connaissaient bien Monsieur Baltzer. Et puis, mon père est un ami de Philippe Desnos. » On est alors en catégorie benjamin. L'année d'après, notre futur champion accède au championnat de France minimes, l'apogée de sa « carrière de joueur », car déjà, se dessine une sensibilité évidente au coaching. À 14 ans, il n'encadre pas encore les Cadets France, mais il parfait déjà ses gammes sur les jeunes du CPS (centre de perfectionnement sportif) et de l'école de basket. « J'ai eu la fibre d'entraîner avec Philippe Desnos. À l'époque je le suivais avec les filles du SCM qu'il entraînait, sur tous leurs matchs. Je réalisais même des fiches sur chaque joueuse ». Quid de l'école, quand on passe autant de temps au basket ? « Petit, j'étais posé, j'étais plutôt bon élève. Donc, je n'ai jamais eu de soucis pour venir aux entraînements ou aux déplacements ».
Championnat de France, Coupe de France, assistant des Espoirs du MSB, Mathieu a attendu son heure, une patience aujourd'hui reconnue et récompensée. « Je ne serais rien sans mes joueurs. En tant qu'entraîneur, quand tu es distingué, même individuellement, sans tes joueurs, c'est compliqué. S'ils n'avaient pas confiance en moi, je ne serais pas là. Tout le mérite leur revient à eux aussi », explique le Sarthois. « Ce trophée je veux le dédier à Philippe Desnos (le Directeur du centre de formation du MSB), tout simplement parce qu'il m'a fait confiance. C'est lui qui m'a ouvert les portes du haut niveau. C'est aussi la politique du Mans, que de montrer que ce n'est pas parce que l'on est jeune que l'on ne peut pas réussir ».
Pour réaliser ce fameux doublé coupe-championnat, Mathieu Lemercier s'est appuyé aussi sur son entourage, « la famille, les amis, mon assistant Thomas Roelens, les dirigeants du SCM et du MSB, sans eux, on n'aurait pas réussi dans notre entreprise ».
Le BE2 dans un coin de la tête
Humble et modeste, Mathieu envisage la suite avec calme, « je m'épanouis sur la formation des jeunes. Mais j'espère passer mon BE2 et l'obtenir. C'est un nouveau challenge. Je vais attendre deux ans. Je veux me sentir suffisamment armer pour ne pas que me présenter. Personne dans le métier n'a le savoir, je veux continuer à grandir et à me cultiver. »
Ouest France.