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Entretien avec Iggy Mockevicius

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Chaque mois nous vous proposons une rencontre avec un des joueurs de notre équipe. Nouveau rendez-vous cette fois avec Iggy, l’homme qui nous vient du pays du basket, la Lituanie.

Pourrais-tu te présenter ? Egidijus par Egidijus…
Je m’appelle Egidijus Mockevičius (prononcer Èguidihous Moskavichious, ndlr), ce n’est pas si difficile à prononcer que ça en fait, même si ça fait peur quand on le voit écrit… et que l’on n’est pas Lituanien (rires) ! J’ai 28 ans, je suis né à Kuršėnai au nord-ouest de la Lituanie. J’ai passé quatre ans à l’université d’Evansville aux États-Unis où j’ai joué en NCAA. Je joue pour la première fois en France au MSB et j’en suis très heureux.

Ton surnom est Iggy. Ça a un rapport avec Iggy Pop ou c’est juste pour la proximité sonore avec ton prénom ?
En fait, je n’en ai absolument aucune idée ! Ce surnom remonte à l’université. Mes coéquipiers n’arrivaient pas à prononcer mon nom correctement, alors ils sont arrivés avec le coach à très vite convenir de m’appeler Iggy. Je ne sais pas d’où c’est venu, encore moins s’il y a un rapport avec Iggy Pop. Depuis j’ai gardé ce surnom parce que c’est plus simple pour les gens…, et puis je l’aime bien ce surnom, je suis à l’aise avec.


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D’ailleurs ton prénom en fait c’est la version lituanienne de… Gilles (Giles en anglais) !
Ah ? Tu me l’apprends. J’avais cherché une fois et je n’avais pas trouvé à quoi correspondait mon prénom. J’aurais appris quelque chose dans cette interview ! (Rires)

Tu es international lituanien. Qu’est-ce que ça représente pour toi de jouer pour l’équipe de la Lituanie ?
C’est un honneur. Ça a toujours été un rêve de gosse aussi. J’ai joué dans les équipes jeunes de Lituanie aussi et ça à toujours été un honneur pour moi de porter ce maillot. C’est avec l’équipe nationale que j’ai mes meilleurs souvenirs de basket aussi. C’est un grand honneur de porter ce maillot et c’est toujours quelque chose de spécial à chaque fois.

Surtout quand on sait que le basket est la vraie religion officielle de la Lituanie !
(Rires) Oui, c‘est vrai, le basket en Lituanie c’est le sport numéro 1 et même un peu plus que cela… Alors porter le maillot de l’équipe nationale, c’est grand.

Qu’est-ce qui te manque de la Lituanie ?
Ma famille et mes amis bien sûr, comme tous les Lituaniens qui partent jouer à l’étranger. La nourriture de là-bas me manque aussi beaucoup… La neige aussi. C’est bizarre parce que, pour être honnête, j’apprécie les températures actuelles au Mans, comparées à celles qui doivent être négatives là-bas…, mais la neige me manque ! Je suis un homme du nord après tout.


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Qu’est-ce qui t’a décidé à venir jouer au MSB ?
J’ai eu une très longue discussion avec coach Elric. C’est cette discussion qui m’a convaincu de venir. Après elle, je savais où j’allais, l’équipe à laquelle je pouvais m’attendre. C’était devenu une décision facile à prendre. Sa vision du jeu m’a beaucoup surpris : il a une vraie vision du jeu qu’il veut, des joueurs qu’il veut pour cela, et de pourquoi il les veut.

Comment décrirais-tu cette manière de coacher d’Elric justement ?
C’est un jeune coach, peu expérimenté, mais il a une vision unique de comment doit fonctionner une équipe. Je n’ai jamais vu un coach comme lui, et j’en ai quand-même croisé quelques-uns dans ma carrière maintenant. Il a vraiment un style à part. C’est difficile à décrire… c’est un coach très structuré dans son approche du jeu, et en même temps il ne bride pas ses joueurs. Il y a un système de jeu qui est mis en place, mais on peut s’exprimer dans ce système.


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Comment trouves-tu l’équipe après ce début de saison ?
Ça fait bizarre de parler de début de saison alors qu’on devrait être dans la deuxième moitié de celle-ci ! (Rires). Pour redevenir sérieux et totalement honnête, je dirais que cette équipe est formidable. Vraiment. Tout le monde s’entend bien avec tout le monde, tout le monde se parle et s’entend bien. Il n’y a pas de cancer dans cette équipe. On travaille tous ensemble, personne ne tire la tronche, personne n’est pas satisfait parce que ceci ou cela… On forme un groupe uni et c’est quelque chose de rare. Je parle d’expérience, une telle union dans une équipe est rare, je n’en avais jamais connu à ce point. On est tous unis vers l’objectif de gagner un maximum de matchs sans penser à nos stats ou notre temps de jeu. C’est pour cela que je trouve cette équipe formidable.

Tu as connu un début de saison difficile. Tu avais été touché par le coronavirus. C’est ce qui explique tes soucis de début ou c’était une question d’adaptation au championnat français ?
J’ai été touché par le coronavirus, oui. J’ai été aussi un peu blessé. Mais je pense qu’il y avait aussi un besoin d’adaptation aux spécificités de ce championnat. Je n’ai pas la naïveté de penser que ce n’était lié qu’à mon état physique. Je devais apprendre les systèmes, apprendre de mes coéquipiers leur façon de jouer, apprendre à m’adapter à des profils de joueurs très athlétiques… le coach a été patient avec moi, il m’a fait confiance. Je commence maintenant à montrer ce que je suis capable d’apporter. Je n’en suis qu’au début. Je peux et je dois apporter plus. Vous n’avez pas encore vu le vrai Iggy, j’ai juste commencé à montrer un aperçu !

Comment définirais-tu ton rôle dans cette équipe ?
Je me considère comme un joueur solide en défense. Un bon rebondeur aussi. Un joueur qui n’a pas peur d’aller au contact, de jouer physique et de s’occuper des tâches dites ingrates. Je suis là pour faire gagner l’équipe en apportant de la dureté.

Comment trouves-tu le championnat français ?
Très athlétique. C’est assez perturbant parce que presque tous les joueurs ont des grosses qualités physiques avec beaucoup de détente. Je ne suis pas un joueur très athlétique moi-même. Je n’ai pas une grosse détente, je ne suis pas rapide… donc pour moi il faut vraiment beaucoup travailler pour m’adapter à des joueurs de ce profil… mais j’y arrive, avec beaucoup de travail, je m’adapte.

Tu n’es pas athlétique, mais tu es costaud…
Je ne dirais pas que je suis fort. Je suis solide au sol, oui. J’espère être vu comme un joueur difficile à bouger, surtout par les équipes adverses !

Au fait, tu es informé de la décision qui a été prise pour la suite de la saison ?
(Enthousiaste) OUI !!! Le coach a expliqué à toute l’équipe ce qui avait été décidé. On va pouvoir jouer plein de matchs… on va avoir un calendrier bien chargé. Mais ça va être sympa, ENFIN ON VA JOUER !!!

Malgré le confinement, tu as pu visiter un peu la ville ?
Je me suis un peu baladé, oui. Dans la situation actuelle c’est difficile de se faire une idée sur comment est la vie normalement. J’essaie de rester chez moi le plus souvent, mais j’ai quand même visité la vieille ville… et elle est magnifique. La cathédrale est incroyable, superbe. Bien sûr, j’aimerais que les magasins et les restaurants soient davantage ouverts pour découvrir vraiment la ville… tout le monde le souhaite je pense. On est tous dans le même bateau.

Comment occupes-tu tes journées pendant le confinement ?
Je ne suis pas doué pour grand-chose d’autre que le basket. Je regarde beaucoup de films et je lis pas mal de livres aussi. J’aime bien cuisiner ; je ne me prétends pas chef cuisinier, mais je peux faire un repas tout à fait correct… aux invités de juger !

Tu sais qu’Ovie et Scott aiment bien cuisiner aussi ?
Oui, une fois le confinement terminé on pourra ouvrir un restau ! (Rires)

À propos de films. Quel est ton film préféré ou as-tu un genre de film préféré ?
Un seul film c’est trop dur, il y a tellement de bons films… J’adore les films de Christopher Nolan : "Interstellar", la trilogie Batman – qui est une merveille pour moi – et "Memento", moins connu mais absolument génial. Un autre film peu connu, de Ridley Scott, "Une bonne année" est aussi un très bon film. Sinon il y a aussi les classiques : "Forrest Gump", "La ligne verte" et "Les évadés", pour ne citer que ces trois-là, sont d’excellents films.

Et comme tu lis, tu as un livre préféré ?
En ce moment, je suis en train de lire "Ça" de Stephen King… fabuleux ! J’ai déjà vu le film en deux parties avec Bill Skarsgård et à la lecture du roman je revois certaines scènes… Mais le livre est encore mieux, plus détaillé, les personnages sont plus approfondis…

Pour avoir lu le roman et vu les deux films… Le roman est bien meilleur que le film et, sans spoiler, la fin est différente !
N’en dis pas plus ! Je découvrirai par moi-même, mais cela ne fait qu’augmenter mon envie de finir le roman.

Un autre livre ?
Oui, mais il n’existe qu’en lituanien : "Aš – stebuklas, jūs nepastebėjote?" (que l’on pourrait traduire par "Moi - un miracle que vous n'avez pas remarqué ?", ndlr).  C’est un livre sur la période 2008-2013 du Žalgiris Kaunas alors présidé par un homme d’affaires, Vladimir Romanov. C’est plein d’anecdotes sur la gestion de l’équipe à l’époque avec des témoignages de nombreux joueurs et entraîneurs de l’époque : Arvydas Sabonis, Gintaras Krapikas, Mantas Kalnietis, Paulius Jankūnas… C’est très intéressant, mais c’est disponible uniquement en lituanien.


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Tu as lu le livre d’Ovie Soko aussi ?
Non, pas encore, mais je l’ai sur mes étagères. Cela fait partie des livres que j’ai prévu de lire bientôt.

Et tu as un plat préféré ?
Non, pas vraiment. Je mange de tout, du moment que c’est bon ! Dans la cuisine lituanienne on utilise beaucoup de pommes de terre, donc je suis quelqu’un qui aime la viande avec des patates.

Quelle est ta principale qualité ?
Oh… il faudrait demander à mes coéquipiers et à mes amis… Je dirais que je suis quelqu’un de direct, de franc, je vais droit au but. Je dis les choses comme je les pense. Honnête, oui je dirais ça : honnête.

Et ton plus gros défaut ?
Oh que c’est dur comme question. Ce n’est pas que je ne pense pas avoir de défauts, c’est plutôt qu’il faut en choisir un ! (Rires) Je ne montre pas beaucoup mes émotions, je suis quelqu’un de très stoïque, je peux donc paraître très froid.

Si tu pouvais changer quelque chose chez toi ?
Avoir de plus grands bras et de plus grandes mains. Pour un basketteur, ça aide d’avoir une grande envergure et de grandes mains, plus que la taille en elle-même, surtout au rebond.

Si tu étais un animal, ou quel est ton animal préféré ?
Un loup. Un loup est libre et on ne le dresse pas : tu ne vois pas de loup dans un cirque, ce n’est pas pour rien. Quand un loup prend une décision, c’est pour la vie. Enfin, le loup vit en meute, en groupe soudé et ça me correspond.

Si tu pouvais discuter avec qui tu voulais, vivant ou mort, qui choisirais-tu ?
Nelson Mandela. Ce serait vraiment intéressant de parler avec lui de sa vie, de la sagesse qu’il a acquise pour apprendre à pardonner à ses bourreaux. C’est quelque chose de très difficile de pardonner, de vraiment pardonner je veux dire, pour construire un avenir ensemble, et c’est ce qu’il a réussi à faire.

Une équipe de basket préférée, et tu ne peux pas dire Le Mans ?
Ça va surprendre, mais je n’ai pas vraiment d’équipe préférée. Quand je regarde un match, je le regarde pour le plaisir de voir du basket, sans soutenir une équipe ou une autre. Après, si c’est un match dans lequel joue un ami je vais être pour son équipe, parce que j’ai envie qu’il gagne.

Est-ce que tu as un message pour les fans du MSB ?

On essaye de faire de notre mieux. Je sais que la situation actuelle n’est pas la meilleure. C’est triste que les supporters ne puissent pas venir nous voir jouer et nous encourager. Mais sachez qu’on joue pour vous et pour faire gagner le club et que vos encouragements, même si on ne les entend pas en match, signifient beaucoup pour nous. Je sais que le club a des supers fans qui connaissent bien le basket et adorent ce sport, et je voudrais vraiment pouvoir jouer devant eux "en vrai". Allez le MSB !!!

Interview réalisée par Cyril METEYER / MSB.FR


 

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