Interview

À la découverte de Dante

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Pourrais-tu te présenter ? Dante par Dante…

Je suis Dante Cunningham. J’ai 34 ans. Je viens des États-Unis, de Clinton dans le Maryland, sur la côte est.

Je ne suis pas marié mais j’ai un fils de 4 ans qui s’appelle lui aussi Dante. Quand je ne suis pas en Europe je vis à Washington State… et voilà.

Tu as joué de nombreuses années en NBA, comment un joueur qui a fait l’essentiel de sa carrière dans la grande ligue se retrouve à jouer pour le MSB ?

(Il sourit) Je crois que ça va prendre un peu de temps pour répondre. Quand j’ai arrêté de jouer en NBA, c’était juste avant la crise du Covid. J’ai regardé en arrière et je me suis dit : OK, je pense que ma carrière de joueur est terminée. Il est temps que je prenne ma retraite de joueur et que je profite d’une vie plus calme et posée à la maison, à profiter de mon fils et à me détendre. En fait, au bout d’une année je me suis rendu compte que je m’ennuyais, mais alors vraiment beaucoup ! (Rires) Je me suis rendu compte que le jeu et l’atmosphère des matchs me manquaient. Tout me manquait, les matchs bien sûr, mais aussi les entraînements, l’ambiance des vestiaires sans parler de celle des matchs. Je sentais que j’avais encore la condition physique, que je pouvais encore jouer. J’ai donc contacté mon agent pour lui dire que je voulais encore jouer. Il m’a parler de la possibilité de venir ici. Il m’a expliqué qu’il y avait beaucoup de talents dans l’équipe et que je ne serais pas attendu comme la star qui doit marquer plein de points, mais plus comme celui qui jouera un rôle de mentor auprès des jeunes joueurs, celui qui doit faire les petites choses en défense et aussi jouer un rôle de leader vocal.


itw dante 1Photo © Dominique Breugnot



C’est vrai que d’un œil extérieur, on pourrait s’attendre à ce qu’un joueur qui a joué 10 ans en NBA soit là pour marquer 20 points par matchs, alors que ce n’est pas du tout le rôle dans lequel tu es attendu.

Non, en effet, ce n’est absolument pas mon rôle. J’ai toujours été un très bon défenseur, c’est sur ça que j’ai bâti ma carrière en NBA. Ça et mettre les tirs ouverts. Avoir tout le temps le ballon, jouer plein de un contre un et marquer 20 points par match ce n’est pas du tout dans mon ADN. Moi, je suis un joueur d’équipe avant tout. Le gars qui est là pour apporter sa défense et son énergie en sortant du banc.

Tu es un type de joueur assez rare en fait, car la plupart des joueurs aiment bien avoir le ballon et scorer.

Qui n’aime pas avoir le ballon ? Ce n’est pas que je n’aime pas ça, c’est juste que je suis bien plus efficace dans un autre registre. J’ai connu plein de joueurs plus talentueux que moi en attaque mais… ils n’ont pas joué 10 ans en NBA. Pour moi la clef d’une carrière est là : tu dois trouver comment tu peux apporter le plus à ton équipe. Tu dois trouver le domaine dans lequel tu excelles et te concentrer dessus. Je pense que j’ai bien réussi à le faire dans ma carrière.

Quelles sont tes premières impressions sur l’équipe après ce début de saison ?

J’aime notre énergie. J’aime l’alchimie de notre équipe. Nous formons une bonne équipe, je vois ça parce que, même dans nos moments faibles, nous restons motivés et nous trouvons toujours une solution pour nous en sortir. J’aime aussi le fait que personne ne soit là pour dire à un autre « Tu dois faire ceci ou cela. » mais au contraire « Allez les gars, on peut faire mieux que ça ! ». Ce n’est pas grand-chose, mais ça montre un état d’esprit, une vraie identité de groupe. Il y a vraiment une énergie positive qui émane de ce groupe.

Et sur coach Elric ?

C’est un vrai entraîneur de joueurs. C’est quelqu’un qui est très à l’écoute des joueurs, qui cherche à comprendre ce qu’ils aiment le plus faire, ce dans quoi ils sont le plus à l’aise. Il est toujours dans l’échange. C’est un coach qui n’impose pas les choses parce qu’il a décidé que ça devait être comme ça et pas autrement. Il adapte le jeu en fonction des joueurs qu’il a et de ce dans quoi ils sont le plus à l’aise. Il y a bien sûr des systèmes de jeu, mais ils sont faits en fonction des joueurs et, surtout, les joueurs disposent d’une grande liberté à l’intérieur de ces systèmes, et ça c’est vraiment très agréable.

Comment occupes-tu tes journées quand tu ne joues pas au basket ?

Quand la saison est terminée je coupe complètement le basket. J’ai joué au basket presque toute ma vie alors j’ai besoin de couper. J’ai une ferme de 67 acres (soit un peu plus de 27 hectares, ndlr) aux États-Unis, à Washington : j’ai des chevaux, des vaches, des cochons, des chèvres... J'ai aussi mon fils à m'occuper et trois chiens !  Donc ça me permet de déconnecter dès que la saison est finie. J’ai toujours voulu vivre au grand air et j’aime les animaux, donc avoir une ferme a toujours été ce que je voulais. J’adore aussi les voitures, la mécanique. Sinon, j’aime beaucoup camper, toujours ce côté vie au grand air.

Mais tu fais comment pour t’occuper de ta ferme pendant que tu joues ?

J’ai deux employés qui gèrent la ferme et qui sont d’ailleurs avec moi à plein temps quand j’y suis. C’est vraiment un projet de vie, je sais ce que je ferai quand j’aurai terminé ma carrière : je serai un fermier à Washington. Enfin, je serai un fermier garagiste, parce que j’aime vraiment aussi m’occuper des voitures, acheter des voitures en mauvais état et les retaper complètement.

Quel type de voitures répares-tu ?

Je suis Américain, alors j’aime les grosses voitures américaines qui polluent et consomment beaucoup (rires) ! Je sais que ce n’est pas bien pour l’environnement, mais ce sont les voitures que j’aime. Aux États-Unis l’essence ne coûte pas cher, alors on ne fait pas attention à la consommation, et on adore les grosses voitures.

Est-ce que tu aimes cuisiner ?

Je ne suis pas un cuisinier hors pair. Au niveau de la cuisine, je suis surtout un spécialiste du barbecue en extérieur. Je suis chasseur aussi, et ce que je chasse c’est pour le manger, et donc faire cuire la viande au barbecue pour un bon gros repas partagé avec des amis. Pareil en camping, au niveau de la cuisine c’est assez rudimentaire : tu allumes un feu et tu fais cuire. Sinon, dans une cuisine en appartement je fais beaucoup de pâtes.

Quel est ton plat préféré ?

Un plat de pâtes : un chicken Alfredo sauce blanche avec beaucoup de crème, j’adore la crème.

Quelle est ta principale qualité ?

Ma capacité d’adaptation. Que ce soit au basket ou dans la vie. J’ai grandi à Washington DC, une grande ville, et maintenant je vis en pleine campagne dans une ferme. En NBA, j’ai joué à tous les postes, de meneur à pivot. Pour moi, il faut être toujours prêt à s’adapter. Au basket ça veut dire que je suis toujours prêt à faire ce dont l’équipe a besoin.

Tu as joué meneur en NBA ?

Oui, à San Antonio, la dernière année il m’arrivait de jouer meneur.

Et ton plus gros défaut ?

J’aime bien la solitude et je peux paraître extrêmement froid. Mais au fond je suis un gros nounours ! C’est juste que parfois j’ai juste envie d’être tranquille tout seul.

Si tu pouvais changer quelque chose chez toi ?

Je crois que je ne changerais rien. Ce sont mes choix et les choses que j’ai faites, celles que j’ai surmontées aussi, qui font l’homme que je suis aujourd’hui. Je pense que les épreuves que j’ai traversées m’ont fait grandir en intelligence, en endurance et en sagesse. Si je changeais quelque chose je ne serais plus celui que je suis aujourd’hui.

Ton film préféré ou un genre de film préféré ?

Soul men avec Bernie Mac – qu’il repose en paix – et Samuel L. Jackson. C’est un film de 2008, vraiment très marrant et sympa.

Si tu pouvais avoir un superpouvoir, ce serait quoi ?

J’aime bien les superhéros. J’aimerais bien être Hulk. Le mec gentil et sympa, mais qu’il ne faut pas chercher parce que sinon je deviens tout vert et personne ne peut me battre ! (Rires)

Si tu étais un animal, ou quel est ton animal préféré ?

Probablement un oiseau, comme un faucon ou un aigle. Pouvoir voler et voir tout de là-haut, et voir très loin aussi.



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Si tu pouvais discuter avec qui tu voulais, vivant ou mort, qui choisirais-tu ?

Hum… (il réfléchit longtemps) je crois que je choisirais Michael Jordan. Bien sûr parce que c’est sans doute le meilleur joueur de l’histoire du basket, mais pas seulement. C’est un businessman accompli. Il est impliqué dans tellement de business. On le connaît pour les chaussures, mais il a plein d’autres affaires. Tu savais qu’il avait aussi une équipe de course automobile ? C’est vraiment impressionnant. J’adorerais pouvoir en discuter avec lui, et tant qu’à faire sur un terrain pour s’entraîner en même temps.

Tu ne l’as jamais rencontré en NBA ?

Si, j’ai même joué pour lui, à Charlotte ! Mais j’étais très jeune (24 ans, ndlr) à l’époque et… c’est Michael Jordan ! Ça lui arrivait même de s’entraîner parfois avec nous. Mais quand tu es un jeune joueur, lorsque tu croises un joueur de légende comme lui, tu le regardes et tu l’écoutes mais tu ne discutes pas avec lui.

Tu penses que tu vas jouer encore combien de temps au basket ?

Difficile à dire. Quand j’ai pris ma retraite en NBA je pensais que c’était définitif, que le basket était terminé pour moi et regarde où j’en suis. Idéalement, je voudrais que mon fils, qui a 4 ans, puisse me voir jouer quand lui-même commencera à jouer un jeu plus structuré à l’école, donc encore 2 à 3 ans. Après, il ne voudra peut-être pas faire du basket, il voudra peut-être faire totalement autre chose… du base-ball qui sait ? Mais j’aimerais qu’il se souvienne d’avoir vu son père jouer.

Et cela pourrait être au Mans ?

Franchement, j’aimerais beaucoup. J’aime cette équipe, j’aime l’énergie qui s’en dégage. J’aime la façon dont ce club est structuré. Notre équipe est jeune, je suis le plus vieux et je peux voir qu’elle peut encore grandir et devenir beaucoup plus forte. J’aimerais beaucoup pouvoir construire quelque chose avec cette équipe sur plusieurs années. Je suis sûr qu’elle peut faire de grandes choses dans ce championnat et en coupe d’Europe avec davantage de vécu collectif.

Quand tu jouais en NBA, quel regard portais-tu sur les autres championnats ?

Quand je jouais en NBA, je ne m’intéressais qu’à la NBA. Mais maintenant que je joue ce championnat, je ne regarde que les matchs de Betclic ELITE. En fait, je regarde les équipes et les joueurs contre qui je vais jouer, le reste m’intéresse peu. En fait, je n’ai pas beaucoup de temps pour regarder des matchs.

Une équipe de basket préférée, et tu ne peux pas dire Le Mans ?

Je n’ai jamais été fan d’une équipe en tant que telle. J’aime regarder plein de sports, y compris le basket quand j’ai le temps, mais j’aime les joueurs, pas les clubs. Si un joueur que j’aime voir jouer change de club, ça ne change rien pour moi, c’est lui que je veux voir.

Et, donc, quels sont ces joueurs préférés ?

Pour faire un Top 3 : Michael Jordan, bien sûr. Patrick Ewing. Juwan Howard, pour plein de raisons… j’ai une anecdote marrante avec lui. Quand j’étais plus jeune, avant de devenir un basketteur pro, il jouait aux Washington Wizards. Il y a eu un camp de basket organisé avec lui et auquel je suis allé. J’avais tout une collection de cartes avec les joueurs et donc celle de Juwan et à la fin je voulais lui demander de me la signer… mais il n’avait pas le temps et m’a juste fait : « non, désolé, mais je dois y aller. ». Plus tard, je commence ma carrière aux Portland Trailblazers et le club fait venir dans un trade… Juwan Howard. Premier entraînement avec lui : je vais le voir, lui raconte et lui rappelle le camp et je sors la carte ! Voilà, finalement j’ai eu ma carte signée par Juwan Howard ! (Rires)

Est-ce que tu as un message pour les fans du MSB ?

J’adore l’énergie qu’ils nous transmettent. J’aime quand on va en déplacement et qu’il y a toujours des supporters qui sont là, avec leurs encouragements et le tambour. Je leur suis vraiment reconnaissant de m’avoir accueilli à bras ouverts et j’espère pouvoir les rendre fiers de leur équipe.

Interview réalisée par Cyril METEYER/MSB.FR


 

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