Construire une équipe, c'est aussi préparer la relève. Philippe Desnos, le boss du centre de formation détecte aux Antilles.
MSB - Cholet, la formation performante
Alors que vient de se dérouler le choc de Pro A entre Choletais et Manceaux, il n'est pas inutile de rappeler que les deux clubs possèdent un centre de formation parmi les plus côtés de France avec ceux de l'Asvel voire Chalon-sur-Saône. De part et d'autre, on prépare l'avenir en « scoutant » les meilleurs jeunes du pays. La filière antillaise a déjà produit quelques beaux spécimens à Cholet (Jim Bilba, Éric John, Claude Marquis, Rodrigue Beaubois). Au Mans, on prospecte depuis quatre ans aussi outre-mer. Philippe Desnos vient d'effectuer un séjour aux Antilles afin de dénicher les « prospects » les plus performants.
Les frères Pietrus, l'exemple parfait
Guadeloupe, Martinique, Guyane, voilà un terrain propice aux jeunes basketteurs de talent. « Les Guadeloupéens ont le morphotype le plus adapté au basket, précise Philippe Desnos, ils associent grande taille et force avec de réelles capacités athlétiques. Les Martiniquais sont moins forts. » Les frères Pietrus, Guadeloupéens, sont les meilleurs exemples de ces jeunes antillais au fort potentiel. Lorsqu'ils sont arrivés à Pau, ils se dribblaient « sur les chaussettes ». On sait ce qu'ils sont devenus aujourd'hui. Lors de son dernier voyage, Philippe Desnos a signé une convention de partenariat avec le club de Grand-Gousier. « Je propose mes services pour des sessions techniques, on envoie du matériel. en contrepartie, le club m'indique s'il a connaissance de joueurs intéressants. »
En accord avec les Conseillers techniques régionaux
Avant de se rendre aux Antilles, Philippe Desnos informe les cadres techniques locaux, Patrick Cham (un ancien joueur de Cholet) pour la Guadeloupe, Frédéric Crapez (ancien joueur de Tours en Pro A) pour la Martinique et Maurice Turiaf (Guyane). « Je les préviens, leur indique que je souhaite visiter le Pole basket et qu'en échange je me mets à disposition pour assurer des séances techniques. Il est hors de question de se pointer là-bas et de se cacher dans un coin. »
Combien ça coûte ?
Le MSB investit une somme variant de 10 000 à 12 000 euros chaque année pour sa prospection. Il ne reste plus à Philippe Desnos qu'à avoir, le coup d'oeil. Le bon ! « C'est sûr que c'est un réel investissement. Il vaut mieux que je ramène à Christophe Le Bouille un élément qui tienne la route. » Sans pouvoir faire l'économie des risques inhérents à une acclimatation en Métropole. « Le changement climatique, les études, l'environnement, ce sont des paramètres importants. » Exemple : Rodrigue Beaubois, désormais en NBA, a mis prêt d'un an à se faire à la vie choletaise.
Un Guyanais dans le viseur
Dans quelques semaines, Le MSB accueillera pour une première prise de contact un Guyanais âgé de 15 ans (1,98 m, 85 kg), « qui a de bonnes mains ». Une future recrue potentielle ! « Si tout se passe bien, il intégrera le centre de formation le 23 août prochain. »
Alain Moire. Ouest France.