Le Président du MSB a rencontré la presse mercredi pour faire un point sur la nouvelle saison.
Quel est votre regard sur le MSB version 2017-2018 ?
C'est d'abord un regard plein de gourmandise. On a tous été frustré, que ce soit le public ou les dirigeants, par la saison passée. Maintenant, c'est derrière nous. On a pris le temps de bien analyser les choses, d'essayer d'apporter des solutions pour lancer un cycle vertueux. Quand je vois cette équipe, elle me donne envie. J'y ai vu de la vie. J'ai vu des joueurs impliqués, qui ont envie de bien faire les choses. Des joueurs qui se battent, car on a été plusieurs fois en difficulté, proche de la rupture, mais plusieurs fois nous avons su revenir, voire gagner même si c'est anecdotique. D'ailleurs, ça ne l'est peut-être pas tant que cela. Le visage affiché, le spectacle proposé, demande confirmation.
Quels sont les enseignements que vous avez tirés de l'an dernier ?
C'est une façon de travailler en interne. Erman (Kunter, entraîneur à l'époque) n'est pas le fautif dans un coin. Nous n'avions pas trouvé l'alchimie, c'est clair. Je pense que nous l'avons trouvé avec Éric (Bartéchéky). On est d'accord sur les orientations, les axes de développement. Je suis très content de son intégration. Humainement, ça se passe très bien, professionnellement, la préparation a été très encourageante. Mais il sait qu'il sera jugé sur ses résultats en compétition, comme nous tous. On me parle beaucoup de spectacle, moi aussi j'en veux, mais je n'oublie pas une chose, c'est que nous sommes un club professionnel. La priorité est de gagner. Si on gagne, on pourra tolérer beaucoup plus de choses. Si on gagne avec du spectacle, ce sera formidable. Mais n'oublions pas l'essentiel.
L'an dernier, l'équipe avait eu beaucoup de problèmes en attaque. Cette année, le MSB semble mieux pourvu avec Cobbs, Riley etc.
Il y a un peu plus d'armes offensives. Éric est en train de mettre sa patte en proposant des choses aux joueurs. J'ai le sentiment qu'on a des possibilités plus variées, que ça peut venir d'un peu partout, dans des registres différents. Le profil d'un Youssoupha Fall est différent de celui d'un Justin Cobbs, d'un Mykal Riley, d'un Antoine Eïto ou d'un Romeo Travis. On a essayé d'apporter de la complémentarité. Le jour où l'un aura des problèmes, un autre pourra prendre le relais, même si j'ai l'impression qu'une hiérarchie se dégage dans cette équipe, ce qui est important à mes yeux. On ne peut pas avoir dix talents purs dans le même registre, tout comme avoir dix soldats. On a besoin de qualités différentes. En tout cas, on a fait ce qu'on voulait faire. On a construit l'équipe qu'on voulait construire.
Pressé de voir ce que ça va réellement donner en compétition ?
Oui, j'ai envie de voir ce que ça va donner. La préparation a été encourageante mais la compétition, c'est autre chose. C'est bien qu'il y ait eu une vraie coupure de quatre mois car il y avait une vraie fatigue à tous les étages. On a pu se régénérer. Maintenant, l'adrénaline nous manque. J'ai besoin de ça. Notre public est également impatient, après les quelques promesses entrevues en préparation, de voir si on est capable de reproduire ça en compétition.
Le public justement. Où en êtes-vous concernant les abonnements ?
Nous sommes sur les mêmes bases que la saison dernière, c'est-à-dire un taux de réabonnement de 80 %. Un chiffre semblable d'année en année. A nous d'aller chercher de nouveaux abonnés, justement avec cette préparation qui a été plutôt sympa, et j'espère avec de bons matches à Antarès pour commencer afin de convaincre ceux qui hésitent aujourd'hui.
Le niveau du championnat a l'air de s'élever encore un peu plus...
On le dit chaque année mais j'ai l'impression que ça va encore se vérifier. On peut parler des grosses armadas comme l'Asvel, Monaco et Strasbourg. Ces trois-là ont une marge, a priori, sur les autres. Après, ça va être la foire d'empoigne avec le champion de France, Chalon, qui sera sûrement compétitif quand Jean-Denys Choulet aura trouvé les solutions, Nanterre a déjà l'air au point, Gravelines a aussi une forte équipe, Levallois avec Boris Diaw, peut être dans la course. Je me méfie d'un club comme Bourg-en-Bresse (promu), qui est très bien structuré. Il peut y avoir beaucoup d'équipes car je n'ai même pas parlé de Pau ou de Limoges... Les places en playoffs vont être très chères.
Recueilli par Christophe RICHARD - Ouest France