Informations générales

Le point avec Alexandre

Le 

A la veille du rendez-vous le plus important de la saison, le MSB vous propose de faire le point avec Alexandre Menard et de mieux faire connaissance avec lui.

Quelles sont les différences entre assistant-coach et un coach principal ?
En fait, le rôle de l'assistant diffère beaucoup selon les coachs, en fonction de ce qu'ils veulent bien laisser faire à leurs assistants. Il y a des assistants qui ne font pas grand-chose, entre guillemets, et qui sont là pour porter les ballons et les serviettes... c'est quand-même de plus en plus rare ça, c'est sûr ; et il y a de vrais assistants qui sont là pour apporter des solutions, donner leur avis, entraîner les joueurs, faire du travail individuel avec eux, faire du scooting vidéo... Donc ça dépend beaucoup de ce que le coach attend de son assistant. La vraie différence c'est que l'assistant propose et le coach décide. C'est déjà une très grande différence.

Et pour toi en particulier, quel est le plus grand changement ?
Pour moi, la vraie différence c'est qu'à présent je suis vraiment en prise directe avec le groupe et que je ressens plus ce qui s'y passe à l'intérieur, beaucoup plus que quand j'étais assistant, où c'était un peu plus "chloroformé". Tu es le gentil garçon qui met de la bonne ambiance et bosse au quotidien mais tu restes en retrait. Quand on est coach on est en prise directe vraiment, et on ressent les joueurs qui sont frustrés, ceux qui sont blasés, ceux qui sont fatigués, ceux qui n'ont pas compris ce qu'on demandait... On se couche et on pense encore à la séance qu'on vient de faire, on se réveille la nuit pour prendre des notes, on regarde les matchs différemment : on est beaucoup plus impliqué.

 

Alex avec léquipeBD

 

Comment tu définirais ton style de coaching ?
Je suis quelqu'un qui fait confiance aux joueurs et je suis exigeant par rapport à ce que l'on a travaillé à l'entraînement. Pour moi, le match doit être moins stressant que l'entraînement. Quand on a bien travaillé durant la semaine, le match ne doit être qu'une répétition de ce travail quotidien. Je suis aussi un coach qui aime bien alterner les défenses et qui essaye d'être malin en attaque en variant les formes de jeu, en cherchant à trouver des nouveautés, à innover.

Tu as dit n'avoir jamais pensé devenir entraîneur principal avant qu'on te le propose. Maintenant tu te verrais redevenir assistant coach ?
« Il y a 15 ans j'avais dit que je n'avais jamais imaginé pouvoir être un jour coach en Pro A et que c'était comme un rêve pour moi ». Mais depuis quelques années j'y pensais quand-même un petit peu. Concernant ta question, je pourrais redevenir assistant, mais d'une personne qui me fasse vibrer et qui m'apprenne encore des choses, qui me permette encore d'évoluer. Je suis quelqu'un qui a toujours envie de progresser et qui, quand il se fixe un objectif et l'atteint, s'en fixe un autre un peu plus élevé, jusqu'à ce que cela ne soit plus possible d'aller plus haut. Ma volonté c'est de toujours avancer, et si ça passe par devenir assistant d'un autre coach plus réputé, en France ou à l'étranger, ça sera avec grand plaisir.

Qu'est ce qui fait que cette équipe déjoue en ce moment ?
On a des hauts et des bas. On a un problème, qui ne date pas d'hier, c'est qu'on a du mal, parfois, à être bien organisés. Ça tient à la discipline des joueurs, mais aussi parfois dans le manque de confiance. On a eu beaucoup de matchs avec la coupe d'Europe, on n'a pas toujours eu le temps de bien travailler. Et depuis il faut essayer de rattraper le temps perdu. En plus on a rajouté un nouveau joueur, donc il faut réexpliquer tous les automatismes..., et un nouveau coach, avec une vision un peu différente. Tout cela fait un peu beaucoup pour une seule saison. Je crois aussi que cette année, par rapport à d'autres saisons, il nous manque un vrai leader vocal, un aboyeur : un mec capable de remettre tout le monde en place.

 

Alex seulBD

 

Est-ce que tu crois toujours en une qualification pour les play-offs ?
Tant qu'on a une chance il faut la jouer, parce que nous sommes des compétiteurs. Tous les matins, je me lève et je me demande ce qu'on va faire de mieux pour cette équipe. Qu'est-ce qu'on peut faire de mieux pour gagner des matchs ? Tant que c'est possible, on va tout faire pour. Maintenant, comme je l'ai toujours dit, même si on ne se qualifie pas, j'attache une grande importance à finir le plus haut possible. Finir quatorzième ou finir neuvième ça n'a pas la même signification, même si tu ne joues pas les play-offs dans les deux cas. Sans même penser à une éventuelle qualification européenne : c'est une question de fierté. On défend les couleurs d'un club, d'une ville, d'un département et donc on se doit de finir le plus haut possible, même si on vit une saison galère, une saison comme il en arrive à tous les clubs, on se doit de finir le plus haut possible.

Tu parles de saison galère, mais il y a la finale de la coupe de France.
Oui, ça peut être l'embellie dans les difficultés de cette saison. On commence à être habitués à jouer à Bercy, on en est à 13 finales depuis 2003 et à 7 trophées : on est le club qui a disputé le plus de finales et celui qui a remporté le plus de titres depuis la création de la Semaine des As en 2003 (voir l'article http://www.msb.fr/index.php/club/44-informations-generales/3594-13eme-finale-pour-le-msb-depuis-2014, ndlr). On a la culture de ces finales. C'est vraiment ce qui peut nous faire vivre une meilleure fin de saison et espérer une coupe d'Europe pour la saison prochaine, ce qui n'est pas neutre. Je suis très content d'aller en finale, mais ce n'est pas suffisant. J'ai connu des finales avec JD, en 2010 contre Cholet et en 2012 contre Chalon, qu'on a perdues, mais où on était quelque part contents d'y aller. Quand on a gagné la Leaders Cup et la coupe de France, par deux fois, là on n'était pas simplement contents d'y aller : on voulait y aller pour la gagner. J'espère qu'on sera dans cet état d'esprit-là, parce qu'il y a une grosse différence entre être content d'aller en finale et y aller pour la gagner. On ne se souvient pas du nom du perdant. Une finale ça ne se joue pas : ça se gagne.

Tu as dit que le MSB ne méritait peut-être pas d'aller en play-offs au vu de certaines prestations. Est-ce que le MSB mérite de gagner la coupe de France ?
La coupe de France, on a une histoire particulière avec elle. Ce sont des matchs couperets, « do or die », et c'est là qu'on voit l'orgueil des compétiteurs. Je me rappelle que la saison dernière on avait des joueurs qui avaient eu une saison compliquée mais qui adoraient l'odeur du sang et qui savaient se transcender dans ces circonstances. On en a dans notre équipe qui font ça très, très bien. Je pense à Pape, je pense à Mike qui ont connu beaucoup de finales, qui savent comment il faut les jouer et surtout comment il faut les gagner. Donc, je pense que sur cette saison on ne mérite effectivement peut-être pas de faire les play-offs – et ça reste encore à prouver – mais pour la coupe de France, si on gagne en quart et en demi-finale on mérite d'aller en finale. On n'a pas fait tout ça pour échouer sur la dernière marche. Je sais que Nanterre se dit la même chose. On y va pour la gagner, et si on la gagne, on se souviendra juste qu'on a été au bout.

 

Alex Victoire Leaders Cup 2014BD

 

Pour te connaître un peu mieux, quel est ton plus beau souvenir sportif ?
Au MSB, je dirais la finale de Leaders Cup qu'on a remportée avec JD sa dernière année, parce qu'on savait que JD partait et, malgré tout, on l'a fait. Les joueurs ont adhéré au discours jusqu'au bout. Pour moi ça a été un moment fort parce qu'en plus avec JD on avait – et on a toujours – une relation très très forte et JD était le type de coach qui m'impliquait beaucoup. J'étais vraiment ce que les Américains appellent associate head coach et donc c'est l'un des titres sur lequel je sens que j'ai vraiment apporté ma pierre à l'édifice.

Puisque tu parles de JD, tu as connu lui et Erman comme entraîneur. Quelles sont les différences entre les deux ?
JD est quelqu'un de très humain, très organisé, qui donne beaucoup de confiance aux gens et qui donne beaucoup de responsabilités. Il a ce flegme britannique – entre guillemets puisqu'il est Canadien – qui fait qu'il prend beaucoup de recul par rapport à la situation. C'est quelqu'un de très facile à vivre. Erman est quelqu'un qui donne aussi beaucoup de confiance parce qu'il est toujours très calme, très serein, il a une grosse expérience... mais Erman est aussi quelqu'un de plus dur, qui amène de la dureté dans son discours, dans sa manière d'être et qui sait tirer la quintessence de son groupe. C'est une qualité qui n'est pas facile à avoir : le fait de rester calme et en même temps de savoir être dur, par les mots, par la parole, par les actes et de savoir tirer le meilleur de ses joueurs.

 

Alex et ErmanBD

 

Revenons au domaine plus personnel, humainement, tu dirais que c'est quoi ta plus grande qualité ?
C'est dur... il faudrait demander aux autres plutôt... honnêtement je dirais l'empathie.

Et ton plus gros défaut ?
L'empathie (rires). Sérieusement, des fois je me préoccupe plus des autres que de moi-même et du coup parfois ça me porte préjudice... ou les gens en profitent.

Si tu étais un animal ?
Un chat.

Est-ce que tu as un livre préféré ?
En dehors des livres de basket, parce que j'en lis des tonnes et des tonnes, je n'en ai pas un, j'en ai plusieurs. En fait surtout des auteurs préférés. Quand je ne suis pas préoccupé par le basket, j'aime bien lire des thrillers de Franck Thilliez, Harlan Coben, des choses comme ça. Mon problème c'est que même quand je lis je suis capable de me mettre à penser au basket... et alors je ne me souviens plus de ce que je lis.

Une chanson préférée ?
Non, mais par contre j'ai des chansons qui me font penser à des moments bien particuliers. Je n'ai pas d'exemple à te donner, mais je sais qu'en fonction des saisons il y a des chansons que j'ai écoutées plus que d'autres et donc il y a des chansons qui me font penser à des saisons en particulier. C'est assez rigolo, il y a des chansons qui me font penser à une saison avec JD, une autre ça va être une saison avec Erman.

Un film préféré ?
Top Gun ! J'ai dû le voir 20-25 fois. À l'époque je rêvais d'être pilote de chasse, mon cousin était pilote de chasse et j'ai un oncle qui a été commandant d'une base aérienne en Allemagne... ce qui fait que j'ai toujours été attiré par ça. J'adore les BD de Buck Danny aussi par exemple.

Assez facile... ton plat préféré ?
Une côte de bœuf au barbecue. Avec en entrée des blancs de seiche grillés, juste revenus avec une noix de beurre.

Ton équipe de basket préférée, sauf le MSB sinon c'est trop facile ?
Les Chicago Bulls de Jordan et Pippen.

Ton action préférée au basket ?
Ça serait plutôt un mouvement, une action qui amène sur un tir ouvert. Un coach est toujours à la recherche de ça : l'exécution parfaite d'un système et quand c'est le cas c'est un vrai bonheur. Les Spurs de San Antonio sont très agréables à voir jouer pour ça, c'est d'ailleurs une équipe qui m'inspire beaucoup, cette volonté de trouver le joueur le plus démarqué.

Si tu avais un superpouvoir, quel serait-il ?
Pouvoir guérir les gens.

As-tu un endroit préféré au Mans ?
Les bois de Changé. Je vais régulièrement y courir. Plus globalement, j'aime beaucoup toute la campagne sarthoise, il y a de belles balades à faire. J'aime bien courir et faire du vélo, avec mes enfants et mon épouse. Mais sinon, mon endroit préféré c'est une plage sur l'île de Noirmoutier, à La Guérinière. C'est la plage familiale où je vais depuis maintenant 40 ans et c'est mon endroit pour me relaxer.

 

Alex au VIP BD

 

Quelles sont tes attentes pour la fin de la saison ?
J'aimerais que l'on présente le plus beau visage possible et que l'équipe montre toute l'étendue de son potentiel, ce que l'on a pu faire par séquences, lors de certains matchs, je pense à l'ASVEL, à Chalon contre qui on a fait de bons matchs, ou encore Gravelines. Je suis à chaque fois dépité, déçu, frustré de voir que des fois on galvaude tout ce qu'on fait parce qu'on se précipite et qu'on manque de discipline. Je voudrais vraiment que l'équipe montre ce qu'elle peut faire de mieux. Quand les gens sont tous câblés en même temps ça donne des matchs comme ceux que je viens de citer. En tant que coach c'est rassurant, on se dit que, là, on joue bien au basket et si on perd ça sera contre plus fort que nous. Ce qui est frustrant pour un entraîneur ce n'est pas de perdre contre plus fort, c'est de perdre contre moins mauvais : de perdre parce que tu as été moins bon que ce dont tu es capable.

Est-ce que tu as un dernier message pour les supporters du MSB ?
Je voudrais vraiment qu'ils nous croient quand on leur dit qu'on se lève tous les matins pour que le MSB gagne. La situation est ce qu'elle est, mais on essaye de ne pas faire partie de l'équipe qui n'a pas fait les play-offs, parce que personne ne peut être fier de ça, surtout moi qui suis là depuis neuf ans et qui prends l'équipe en cours de route. Je voudrais d'ailleurs encore remercier les dirigeants de me l'avoir proposé. Je voudrais aussi dire aux supporters que l'on a besoin de leur soutien, notamment pour la coupe de France. On sait que la bataille du public c'est une partie importante pour ce genre de match. Nanterre joue quasiment à domicile, ils vont être très motivés. J'aimerais donc que, jusqu'à la fin de saison, les supporters nous encouragent dans les bons moments mais aussi dans les moments difficiles, dans ceux où on pioche un petit peu plus et où ce supplément d'âme peut nous donner l'énergie pour s'en sortir. Quand un joueur n'est pas bon, le public à tendance à considérer qu'il ne mérite pas d'encouragements. Il faut savoir qu'aucun joueur ne fait jamais exprès d'être mauvais, mais que c'est dans ces moments-là qu'il a le plus besoin d'être encouragé.

Interview réalisée par Cyril Meteyer/MSB


 

Le Mans Sarthe Basket

Rue Juan Manuel Fangio
72100 LE MANS
FRANCE

 

Accueil du lundi au vendredi
de 9h à 12h et de 14h à 18h

Tél : +33 (0)2 43 50 21 80
E-Mail : billetterie@msb.fr

Accès à Antarès

  • Tramway ligne « Antares-MMArena »Bus ligne 24 « Arnage-MMArena »Plus d'infos sur setram.fr
  • Parking public gratuit de 1 620 places, dont 32 pour les bus et 24 pour les PMR
  • Accès interdit aux enfants de moins de 2 ans
  • Dans le cadre du plan Vigipirate, inspections des sacs, bagages à main et palpations de sécurité à l'entrée