« Pas question d’en rester là »
Blessé fin janvier à Göttingen en Allemagne, le MVP 2009 de la Pro A a travaillé d’arrache-pied pour réintégrer l’équipe pour le premier match officiel de la saison.
Peux-tu nous en dire plus sur le verdict du corps médical ?
« Entre ma rupture partielle du ligament quadricipital et la révélation, par IRM, que mon cartilage était touché, j’ai connu une lente descente aux enfers. L’os était touché et les douleurs étaient vives. Là, si j’en crois le chirurgien, je suis sur la bonne voie. Il m’a dit que si mon genou devait gonfler après une semaine d’entraînement intensif, il ne faudrait pas y voir un symptôme anormal. Ensuite, j’ai passé des tests physiques sur le matériel du Mans FC pour jauger la récupération de mon genou. Globalement, c’est plutôt positif. Je dois simplement retrouver la musculature nécessaire à une parfaite stabilité mais c’est très encourageant. »
Le programme de cet été t’a permis de gagner du temps dans ton processus de reprise ?
« C’est clair que je n’avais pas du tout la tête aux vacances. Je suis resté au Mans pour travailler. D’abord avec Alex Bertrand, notre préparateur physique, puis avec Samuel Bernard du centre aquatique Sitellia, partenaire du MSB. En piscine, et pendant près de deux mois, j’y ai effectué un travail en décharge. Mais n’empêche que je reste un caillou dans l’eau ! Enfin, J.D. est arrivé début août et il m’a accompagné dans mes efforts avec un programme en individuel avant la reprise progressive des entraînements collectifs. »
Tes sensations actuelles ?
« Je me sens encore perdu. Les systèmes, ça va, même si je ne suis pas hyper à l’aise. Je manque d’appuis, en défense surtout. Quant au souffle, c’est vite l’asphyxie. »
Tu as repris jeudi dernier à Saint-Nazaire face à l’ASVEL. Compliqué ?
« J’ai eu le souffle coupé en première mi-temps. Je n’ai pas été content de moi. J’ai eu la sensation de faire n’importe quoi… En seconde, j’ai tout donné et, déjà, le corps répondait mieux. L’appréhension existait mais, une fois lancé, elle avait disparu. J’ai eu la confirmation que je manquais de force et qu’il me faudra retourner à la salle de musculation. Les muscles étaient un peu contractés mais aucune douleur n’est survenue au genou. Et puis, je viens de passer huit mois à ne rien faire et il n’est pas question d’en rester là ! »
Une idée de ton retour en pleine forme ?
« Personne ne m’a donné d’échéance théorique mais, perso, je me fixe la trêve pour redevenir moi-même. Et si c’est avant, ce sera encore mieux. »
Un mot sur l’équipe ?
« Elle est bien construite. La vision du jeu de Taylor m’impressionne. Je suis impatient de jouer à ses côtés, même s’il va me falloir gagner ma place à l’intérieur. Et au poste 4, on a le shooteur qui nous manquait l’an dernier avec Marcellus. »
Charles peut-il être le facteur X du MSB 2012 ?
« C’est le facteur, tout simplement ! S’il revient sur la même dynamique qu’en fin de saison, avec la même volonté d’imposer sa masse, qui peut l’arrêter en France à part peut-être Amara Sy ? En tous les cas, je vais lui mettre la pression pour qu’il réponde présent. Avoir un international qualifié pour les JO, ça compte forcément mais l’équipe a déjà, à elle seule, un statut et un standing qui parlent pour elle. »
Crédit photo: David Piolé